Quantcast
Channel: super cabane
Viewing all articles
Browse latest Browse all 126

Nous sommes un mystère

0
0

 




NOUS SOMMES UN MYSTÈRE -

Je remets ce texte que j'avais partagé il y a quelque temps. En ces périodes de réunions familales ou amicales, il y a des petits phares de sauvetage dans l'océan 🔥

🔴 Mais avant, petit aparté sur les corps. Sur nos corps. Les corps changent. Nos corps changent. Nous avons une relation intime avec notre corps. Notre corps est notre forme ici. Notre forme sacrée. Personne n'est légitime à vous commenter votre corps, à l'objectiver, comme s'il était quelque chose de mesurable par rapport à un critère. La beauté n'a rien à voir avec ce genre de projection. Elle se goûte dans un autre espace. Vivons la beauté différemment, partageons-la différemment. Nous sommes un mystère 🔴

✨Voici cette retransmission ✨
Y songer, la relire, le plus souvent possible.
Et en particulier quand on n'a pas la ressource pour accueillir certaines paroles convenues de rapports convenus.
Une des choses les plus difficiles : voir le Vivant derrière le masque et le contacter dans ces rapports.

✨ « Quand je demande à ceux que je rencontre de me parler d'eux-mêmes, je suis souvent attristée par la pauvreté de ma moisson.
On me répond : je suis médecin, je suis comptable...
J'ajoute doucement : vous me comprenez mal. 
Je ne veux pas savoir quel rôle vous est confié cette saison au théâtre, mais qui vous êtes, ce qui vous habite, vous réjouit, vous saisit ? 
Beaucoup persistent à ne pas me comprendre, habitués qu'ils sont à ne pas attribuer d'importance à la vie qui bouge doucement en eux. 
On me dit : je suis médecin ou comptable mais rarement : 
ce matin, quand j'allais pour écarter le rideau, je n'ai plus reconnu ma main...
ou encore : je suis redescendu tout à l'heure reprendre dans la poubelle les vieilles pantoufles que j'y avais jetées la veille ; je crois que je les aime encore... ou je ne sais quoi de saugrenu, d'insensé, de vrai, de chaud comme un pain chaud que les enfants rapportent en courant du boulanger. 
Qui sait encore que la vie est une petite musique presque imperceptible qui va casser, se lasser, cesser si on ne se penche pas vers elle ?
Les choses que nos contemporains semblent juger importantes déterminent l'exact périmètre de l'insignifiance : les actualités, les prix, les cours de la Bourse, les modes, le bruit de la fureur, les vanités individuelles. 
Je ne veux savoir des êtres que je rencontre ni l'âge, ni le métier, ni la situation familiale ; j'ose prétendre que tout cela m'est clair à la seule manière dont ils ont ôté leur manteau. 
Ce que je veux savoir, c'est de quelle façon ils ont survécu au désespoir d'être séparé de l'Un par leur naissance, de quelle façon ils comblent le vide entre les grands rendez-vous de l'enfance, de la vieillesse et de la mort, et comment ils supportent de n'être pas tout sur cette terre. 
Je ne veux pas les entendre parler de cette part convenue de la réalité, toujours la même, le petit monde interlope et maffieux : ce qu'une époque fait miroiter du ciel dans la flaque graisseuse de ses conventions ! 
Je veux savoir ce qu'ils perçoivent de l'immensité qui bruit autour d'eux. 
Et j'ai souvent peur du refus féroce qui règne aujourd'hui, à sortir du périmètre assigné, à honorer l'immensité du monde créé...
Mais ce dont j'ai plus peur encore, c'est de ne pas assez aimer, de ne pas assez contaminer de ma passion de vivre ceux que je rencontre.»
(Christiane Singer, "Les sept nuits de la Reine") ✨


Viewing all articles
Browse latest Browse all 126

Latest Images





Latest Images